À la question « Pensez-vous utile que la France ait encore des Territoires d’outre-Mer ? », 83,34% des personnes interrogées ont répondu par l’affirmative. 12,69% ont estimé que ces territoires n’étaient plus utiles à la France, et 3,97% ne se prononcent pas.

Les Français métropolitains connaissent assez peu l’outre-mer en général, malgré la présence d’ultra-marins dans l’hexagone. Si la plupart de nos concitoyens considèrent que lorsqu’on est en outre-mer, on est en France, peu d’entre eux savent vraiment ce qu’il s’y passe. Cette méconnaissance s’explique aisément dans la mesure où la vie de ces territoires est rarement abordée dans notre quotidien. Les seuls moments où les projecteurs sont braqués sur l’activité ultra-marine, c’est hélas lorsque les choses s’y passent mal. Dernièrement, la situation en outre-mer a échappé au gouvernement français à cause d’une politique vaccinale inacceptable d’une part, et d’une indifférence, voire d’un dédain coupable pour ces territoires éloignés de la capitale d’autre part. À cela, il faut ajouter des scandales (affaire du chlordécone) et des carences d’équipements. Les révoltes, manifestations, émeutes émaillées de dommages collatéraux qui ont eu cours ces dernières semaines ont conduit le gouvernement Macron à poser la question de l’indépendance ou de l’autonomie de certains territoires.

Historiquement, les Ultra-marins font partie de notre communauté nationale, ils y sont parfaitement intégrés. Ils font la France, participent à son rayonnement, à sa puissance et à son identité. Ils connaissent d’ailleurs un problème similaire à de nombreux concitoyens de la France périphérique : tout comme les Gilets jaunes, nos compatriotes d’outre-mer ne comprennent pas le mépris et le désintérêt du gouvernement pour leurs préoccupations quotidiennes. Mais en plus de l’aspect historique et social, de nombreux intérêts stratégiques français sont également en péril derrière ces tentations indépendantistes : des enjeux diplomatiques et internationaux, des enjeux économiques (richesses sous-marines halieutiques ou minérales et ressources minières sous-exploitées), des enjeux géopolitiques avec notre possible effacement militaire à travers le monde (Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon, les Terres australes et antarctiques françaises sont situés à des emplacements stratégiques), sans compter la menace pour ces territoires de tomber sous influence étrangère, à l’heure où la Chine notamment déploie son impérialisme de manière particulièrement volontariste. La surface de la zone économique exclusive (ZEE) de l’ensemble de ces territoires couvre une superficie de plus de 11 millions de km2, ce qui fait de la France la seconde puissance maritime au monde, après les Etats-Unis.

Nos gouvernants ne prennent pas la mesure de la nécessité de garder ces territoires ni de l’intérêt que représente notre présence outre-mer pour la puissance française. Il faut qu’ils reprennent conscience que c’est notre puissance qui est en jeu, et qu’ils en tirent les conclusions nécessaires : notamment en portant une attention accrue à ces territoires ultra-marins et en particulier à la Nouvelle-Calédonie qui a réitéré pour la troisième fois consécutive sa volonté de rester française. Si la métropole veut continuer à exercer une autorité sur l’outre-mer, elle doit répondre aux demandes concrètes de ses habitants avec une meilleure prise en compte des spécificités locales, et une attention accrue au manque de confort matériel de certaines zones du territoire.