« Question du Kiosque : Nous avons tous assisté, de près ou de loin, au débat national qui va certainement amener à un bras de fer entre le gouvernement et la rue. En ce jour de 6ème mobilisation, qui se veut générale par les syndicats, après un passage à l’Assemblée Nationale, puis au Sénat et un retour à l’Assemblée Nationale pour un vote, comment voyez-vous l’avenir de cette loi qui peut amener à un blocage éventuel du pays ?»

Emmanuelle Doaré, Représentante de VIA | La voie du peuple pour Saumur : L’avenir de cette loi semble tout tracé : le gouvernement a décidé d’utiliser l’article 47.1 de la Constitution qui permet de couper court aux débats parlementaires. Cet article impose au Parlement une limite de temps de 50 jours pour se prononcer. Compte-tenu de la taille et de l’importance de cette loi ce délai est insuffisant. En l’absence de consensus des parlementaires, les dispositions de ce projet peuvent être mises en place par le gouvernement directement par ordonnance sans aucune obligation pour Madame Borne de prendre en compte les modifications apportées au cours des débats parlementaires. La loi pourrait ainsi passer dans son état originel. Par son obstruction massive, La France Insoumise a fait le jeu du gouvernement.

Face à cette volonté d’altérer le débat démocratique, il semble que l’on ne puisse miser que sur la mobilisation de rue et sur les différents syndicats pour présenter une opposition un tant soit peu ordonnée après le chahut de l’Assemblée.

Emmanuel Macron ne pouvait pas ignorer le risque de blocage du pays sachant que 93% des actifs étaient opposés à cette réforme. Et pour cause, les Français vont devoir travailler plus longtemps alors même qu’il serait plus judicieux de chercher à revaloriser le travail et à relancer la natalité. N’inversons donc pas la responsabilité du blocage, c’est bien Emmanuel Macron qui est en cause. Reprocher aux citoyens de faire ainsi entendre pacifiquement leurs voix contestataires n’est-ce pas admettre que le peuple n’est plus souverain ?

Les Français attendent des élus qu’ils s’attellent aux nombreux chantiers nécessaires au redressement de la France. Le bon sens doit reprendre la main sur l’idéologie politique. Nous n’avons plus de temps à perdre. »

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