La question de la dépénalisation du cannabis, revient régulièrement dans le paysage politique français. Elle est réapparue ces jours-ci suite à l’intervention du député François-Michel Lambert du groupe Libertés et Territoires qui a brandit un joint au sein de l’Assemblée Nationale. VIA | la voie du peuple considère que cette mesure n’est pas souhaitable, comme une grande majorité des avis donnés (89,8%).
En effet, beaucoup estiment que cette légalisation pourrait avoir des vertus bénéfiques pour la société. Mais aucun aucun des arguments avancés ne nous paraît véritablement recevable. Certains avancent par exemple que cette drogue est assez douce pour pouvoir rentrer dans le cadre de la loi. Ce ne serait, au fond, qu’une substance addictive de plus, comme l’alcool ou le tabac, et il n’y aurait de ce fait aucun risque à la légaliser. Et pourtant, les propriétés psychotropes de cette drogue sont connues et provoquent des dégâts neurologiques irrémédiables dès les premières consommations, des troubles cognitifs, des bouffées délirantes ainsi que des sensations pouvant conduire à la dépression. Outre l’addiction, elles peuvent constituer un pont vers des drogues dures (ecstasy, héroïne, cocaïne, etc.). Même s’il est possible de réduire drastiquement les effets négatifs du cannabis grâce à une version atténuée – celle que certains voudraient légaliser – le consommateur a tendance à lui préférer la version dure pour pouvoir profiter des effets psychotropes. La dépénalisation ne changera donc rien au comportement des individus. Au pire, elle l’aggravera ou motivera le néophyte hésitant à « passer le pas ».
D’autres nous expliquent que cette légalisation serait le plus sûr moyen de mettre un frein définitif au commerce de cannabis qui alimente de nombreux quartiers. Il s’agirait alors d’attaquer les trafiquants qui affirment leur monopole sur les « territoires perdus » de la France par le biais du porte-monnaie. Cependant, il faut avoir à l’esprit que le cannabis est loin d’être le seul produit utilisé par l’économie souterraine en France. À moins de légaliser toutes les autres drogues les unes après les autres en faisant le vœu pieux de parvenir à couper les vivres aux dealers, VIA | la voie du peuple considère qu’il y a des moyens plus efficaces de combattre la criminalité, et si possible qui ne mettent pas en péril la santé de nos concitoyens.
Enfin, nombreux sont ceux qui nous expliquent que la lutte est vaine, que l’État a échoué à endiguer ce phénomène depuis de trop nombreuses années et qu’il est temps de tenter de nouvelles méthodes. Cependant, le risque nous paraît trop important si l’on considère comment s’est passée la légalisation du cannabis dans d’autres pays : dans des pays comme l’Uruguay, l’Australie ou encore certains États américains, aucune dissuasion n’a été constatée dans le domaine du commerce illégal. Au Canada, 60 à 70% du marché du cannabis est resté clandestin. Idem pour les Pays-Bas. Observons également ce qui est advenu dans le cas de l’expérimentation de salles de shoot, motivées par le même argumentaire : en France les toxicomanes et les dealers affluent vers ces zones et menacent les riverains, quand ils n’errent pas dans les rues, hagards ou violents sous les yeux des enfants qui sortent de l’école. Ce n’est pas la conception que nous nous faisons de la France.
Plutôt que de parler de légalisation ou de dépénalisation, VIA | la voie du peuple préfère privilégier le triptyque prévention / sanction / guérison, avec une réponse pénale sévère et un soin particulier apporté au service d’addictologie pour traiter les individus victimes de cette dépendance.