Le Parti Chrétien-Démocrate publie aujourd’hui son analyse de la crise actuelle et propose des solutions concrètes pour sortir au mieux et au plus vite des conséquences économiques et sociales de cette crise sanitaire. Le PCD est un mouvement politique d’opposition à la politique menée par Emmanuel Macron. Voici donc ce que le PCD mettrait en oeuvre s’il était aux responsabilités à la place du Gouvernement actuel.
[Nous souhaitons en préambule rendre un sincère hommage à tous les corps de métiers impliqués dans la gestion de la crise, en particulier les personnels soignants, et tous ceux qui se sont mobilisés pour assurer la continuité des services essentiels à la population de notre pays. Nous soulignons également le rôle important joué par les familles qui ont permis d’assurer une solidarité intergénérationnelle et d’amortisseur de crise.]
La crise du Covid-19 est un drame pour les Français sur les plans sanitaire, économique, social et psychologique. Elle pèse lourdement sur nos vies quotidiennes. Elle est révélatrice des faiblesses françaises, des carences de notre Etat et des manquements de nos dirigeants. Nos plaies sont désormais patentes. La crise démontre que, si les orientations conservatrices et sociales avaient été retenues, nous aurions bénéficié d’un modèle durable et efficace de protection des Français.
La gestion calamiteuse de l’actuel gouvernement ne doit pas faire oublier que nous payons aujourd’hui le prix d’une politique menée à contre-courant des intérêts français depuis des décennies. Il est temps de tirer toutes les leçons de cette crise si l’on ne veut pas, à l’avenir, que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Le Parti Chrétien-Démocrate (PCD) propose ici une analyse des défaillances dans la gestion de cette crise et surtout des solutions pour l’avenir, afin que notre pays reparte de l’avant sur de bonnes bases. Nos propositions permettront de limiter, autant que faire se peut, les conséquences désastreuses de la crise et ainsi éviter un déclassement durable de la France de demain.
Le constat : un système de santé appauvri, un Etat défaillant, des dirigeants sans discernement.
> En plus d’une absence de vision, le comportement et les décisions de nos dirigeants révèlent non seulement un amateurisme inquiétant, avec beaucoup de mauvaises décisions, d’hésitations, d’improvisation, de messages contradictoires mais aussi des manipulations et mensonges délibérés. L’impréparation et le manque d’anticipation sur le matériel médical (masques, tests, moyens hospitaliers…) constituent une forme d’inconséquence d’Etat qui a obligé la France à un confinement strict, préjudiciable dans tous les domaines, pour ne pas engorger nos hôpitaux dans lesquels le corps médical et paramédical n’a cessé, depuis des années, d’alerter sur la dégradation de leurs capacités due aux choix budgétaires. D’autres Etats (Allemagne, Danemark, Islande) s’en sortent mieux car ils n’ont pas fait le choix de sacrifier à ce point leurs services publics hospitaliers sur l’autel de la rentabilité comptable à courte vue. La crise française de l’hôpital est ancienne. Elle fait peser un grave danger sur notre modèle social et de santé.
> Le refus du gouvernement français de fermer, dès le début, nos frontières nationales ou le choix de maintenir, contre tout bon sens, le premier tour des élections municipales, illustrent une idéologie et des arrangements politiciens proprement scandaleux. Le Gouvernement est soumis à une double vision étatiste et mondialiste à la fois. L’étatisme les a empêchés d’admettre les défaillances de l’Etat et la lourdeur administrative. Il a amplifié le manque de confiance dans les corps sociaux intermédiaires, en particularité les collectivités locales. Le mondialisme les a empêchés de remettre en cause leurs préjugés sur l’utilité des frontières nationales protectrices.
> La manière dont le gouvernement justifie ses décisions ou ses non-décisions par les recommandations d’un Conseil scientifique, dont on sait que certains membres sont liés aux lobbies pharmaceutiques, traduit non seulement un renoncement du politique à ses responsabilités, mais rend notre démocratie tributaire d’intérêts économiques particuliers voire, l’expose à des risques de collusions avec des lobbies.
> La faiblesse de nos capacités industrielles est criante désormais : est-il normal qu’un pays comme le nôtre dépende à ce point de puissances étrangères telle que la Chine pour le matériel médical et les traitements, au point de se révéler incapable d’en produire lui-même quand une situation d’urgence l’exige ? Nous payons le prix d’une politique de désindustrialisation depuis des décennies qui a nous rendus totalement dépendants des capacités industrielles étrangères, avec les conséquences sociales et le chômage que nous connaissons dans notre pays.
> Le pouvoir n’a ni su, ni pu faire respecter le confinement et l’ordre public partout sur le territoire national car il ne l’a pas voulu. De nombreux quartiers où perdurent des pratiques insouciantes et provocatrices (guet-apens tendus aux policiers, pompiers et ambulanciers, guérillas urbaines…) et où prospèrent certains trafics illégaux, se sont embrasés pendant cette période. Cette situation révèle la réalité de la fracture territoriale et culturelle sur notre sol. L’Etat a renoncé depuis longtemps, dans certaines zones islamisées, à faire respecter la Loi et l’ordre public. Le confinement, imposé théoriquement à tous, ne l’a pas été pour les rassemblements liés au Ramadan.
L’indivisibilité de l’ordre public (Article 1 de notre Constitution) semble avoir échappé aux membres du Gouvernement qui, par l’intermédiaire des préfets, ont donné des consignes de modération dans l’application de la Loi, discriminantes selon les quartiers.
> Les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire sont d’ores et déjà désastreuses. Elles vont se traduire par une récession plus forte que celle de 1929, une augmentation sans précédent de la dette, la disparition de nombreuses PME et une augmentation massive des licenciements. Dans un tel contexte, où des efforts importants vont être demandés aux Français en terme d’imposition ou de renonciation à certains droits, il est scandaleux que l’Union européenne verse une aide de 450 millions d’euros au Maroc, de 250 millions à la Tunisie, ou que la France verse 1,2 milliards d’euros à l’Afrique, sans contrepartie pour une maîtrise efficace des flux migratoires. Les dernières annonces de « plans de relance économique » ne sont que de la poudre aux yeux tant par les montants évoqués – à comparer à ceux annoncés par les Etats-Unis d’Amérique ou même le Japon – que par les délais de mise en œuvre.
> Le refus total, criant et choquant, de solidarité entre pays européens – chacun défendant ses propres intérêts, allant jusqu’à voler les masques du voisin – et l’absence de réponses sérieuses de l’Union européenne à la crise, incapable de prendre des mesures fortes sauf à vouloir enclencher le Mécanisme européen de stabilité afin de mettre sous tutelle certains Etats, prouvent encore que l’Union européenne ne sert pas les intérêts des nations et des peuples européens. Cette “Union” n’est qu’un marché commun, précisément ce pour quoi elle a été conçue. Il n’y a pas d’Etat européen, il n’y a pas de “souveraineté européenne” parce qu’il n’y a pas de peuple européen unique, mais des peuples divers au sein de nations européennes diverses et souveraines.
Il est d’ailleurs tout à fait symptomatique que ce soit la France qui parle le plus haut et fort d’unité et d’union européenne alors qu’elle se révèle incapable de maintenir l’une et l’autre sur son propre territoire…
> Le Gouvernement a profité de la crise pour imposer des mesures qui représentent de graves dérives sur le respect de la Vie humaine et les libertés fondamentales. Alors que toute la France était confinée pour sauver des vies, la dignité humaine s’est vue attaquée avec l’allongement du délai d’avortement médicamenteux, les dérives euthanasiques et un isolement inhumain des personnes dans les EHPAD. Dans le même temps, nos libertés individuelles sont rognées : traçage numérique, refus de restaurer la liberté de culte au point de devoir y être contraint par une décision du Conseil d’Etat suite au dépôt du référé-liberté du PCD et d’autres associations.
Les solutions : une politique sanitaire ambitieuse, un Etat opérationnel et responsable, une souveraineté retrouvée, une réindustrialisation massive, des libertés protégées.
> Il est urgent que la France investisse massivement dans la remise à niveau de son système de santé, en fixant comme priorités la réouverture de lits d’hôpitaux de manière pérenne, la production sur le territoire national des matériels et traitements médicaux indispensables, la lutte contre les déserts médicaux, la restriction de la C.M.U (Couverture Maladie Universelle) et la suppression de l’Aide Médicale d’Etat pour les clandestins. L’Etat doit également davantage faire confiance à l’hôpital privé et s’enrichir de son expérience, sa recherche, ses moyens d’action et ses innovations. Pour éviter toutes collusions et conflits d’intérêts au plus haut niveau de l’Etat, il est urgent qu’il réaffirme sa confiance dans l’ensemble du corps médical, et permette aux médecins de prescrire librement les traitements qu’ils jugent adéquats. Sur le plan social, il faut reconstruire la politique d’aide aux plus fragiles (grande pauvreté, personnes ayant un handicap, …) et à la famille, qui sont les premiers touchés dans une crise, et développer la solidarité intergénérationnelle et la lutte contre l’isolement des personnes âgées. Des politiques d’accès à l’emploi et au logement sont des éléments structurants pour que chacun puisse vivre dignement.
> Il est urgent que la France retrouve un Etat opérationnel et protecteur à défaut d’être fort. Cela passe par la fin de la politique qui consiste à affaiblir les services publics au point de les rendre inopérants, donc par un investissement dans les domaines régaliens de la santé, de l’éducation, de la justice, des forces de l’ordre et du renseignement. Il est temps de rétablir le principe de subsidiarité pour sortir d’un Etat faible qui agit comme s’il était puissant, centralisateur au point de refuser de faire confiance aux corps intermédiaires.
> Il est urgent que la confiance entre les citoyens et leurs représentants soit rétablie. Pour cela, il faut que l’élection, à quelque mandat que ce soit, engage réellement la responsabilité, y compris pénale, de l’élu. Cela passe par une réforme du fonctionnement des pouvoirs publics et des institutions, avec un recours plus large au référendum pour les plus importantes décisions ayant trait à la souveraineté, à l’intégrité du territoire, à la monnaie ou à l’élargissement de l’Union européenne. Une communication seule, dont l’objet n’est que de tenter de détourner les citoyens de leurs griefs à l’égard de leurs responsables politiques, ne saurait être une réponse valable.
La Justice devra établir sans complaisance les responsabilités et éventuelles culpabilités des responsables institutionnels dans la crise sanitaire, économique, financière, budgétaire et sociale actuelle.
> Il est urgent que la France se donne les moyens de recouvrer les attributs de sa souveraineté politique et économique. Cela passe par une remise à plat et une renégociation de certains traités européens qui privent la France des moyens de sa politique, et à terme par une réforme en profondeur des institutions et des finalités de l’Union européenne. Cela passe également par une remise en cause du fonctionnement de la mondialisation, et par la mise en œuvre d’une politique de relocalisation industrielle et de ré-industrialisation du pays, en simplifiant les normes et en allégeant les charges des entreprises. Il faut un plan de sauvetage d’urgence de l’économie et des entreprises.
> Il est urgent d’assurer un développement équilibré du territoire et de conserver ce qui a fait la force de notre indépendance énergétique et alimentaire. Cela passe par le renouvellement de notre parc nucléaire, et une approche réaliste en matière d’énergies renouvelables, dont les coûts et les conséquences écologiques doivent être remis en question. Il est urgent de développer une approche écologique vertueuse, avec la mise en place des circuits courts, permettant un développement local, et le retour de services de proximité. La revalorisation des politiques agricoles et maritimes permettra enfin d’assurer le développement de notre économie et de notre indépendance.
Auteurs :
Raphaël Dargent, Thomas du Jonchay, Julien Schmitt,
Patrick Mignon, Nicolas-Tardy-Joubert, Christophe Bentz
Parti Chrétien-Démocrate