Êtes-vous pour la légalisation de l’euthanasie ?
À la question « Êtes-vous pour la légalisation de l’euthanasie ? », 93,03% des personnes interrogées ont répondu qu’elles étaient opposées à l’euthanasie. 4,76% d’entre eux ont considéré qu’il fallait la légaliser, et 2,21% ont préféré rester prudentes et ne pas se prononcer. C’est en effet un sujet compliqué qui touche chacun d’entre nous dans son for intérieur et qui ne peut pas être considéré à la légère. Les hésitations sont donc compréhensibles. Il est intéressant de constater la différence entre les personnes qui ont répondu au sondage de VIA et celles qui ont répondu au sondage de l’IFOP du 8 avril dernier, sondage qui arrivait à cette conclusion : « 93% des Français considèrent que la loi française devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie des personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent ». Cette différence entre les adhérents et sympathisants de VIA et le reste des Français n’est pas surprenante dans la mesure où le parti s’inscrit, depuis ses origines, dans une logique de respect strict de la vie humaine « de sa naissance à sa mort naturelle », selon la formule consacrée. Pour VIA mourir dans la dignité n’est pas affaire de souffrance ou de maladie incurable : la dignité est intrinsèque à chaque être humain quelle que soit sa condition, sa maladie, son handicap… Plutôt que de légaliser l’euthanasie, VIA préfère favoriser les soins palliatifs qui sont encore trop peu répandus en France et qui, s’ils sont efficacement administrés, évacuent l’idée de vouloir mourir chez le patient atteint d’une maladie incurable.
Sur le sujet de l’euthanasie, Jean-Frédéric Poisson s’est exprimé le 15 septembre dernier dans une tribune de l’Incorrect pour expliquer les conséquences probables d’une telle légalisation sur notre société et défendre un projet alternatif :
Ainsi, nous ne devons pas seulement nous opposer à ce projet progressiste. Nous devons aussi lui opposer le nôtre : un projet qui ne se borne pas à dénoncer l’immoralité des propositions de loi sur l’euthanasie, mais qui avance des solutions pour permettre aux malades et aux anciens de vivre leurs derniers jours dignement à une époque où la plupart des Français vivent au moins jusqu’à 80 ans. C’est sur ce sujet que devrait se concentrer le gouvernement. En particulier, sur le développement des soins et de la culture palliative qui doivent être considérés comme des priorités de santé publique.
Il avait également pris position sur ce sujet le 5 mai dernier, en défendant encore une fois, le développement des soins palliatifs :
Plutôt que de se persuader qu’il n’existe aucun autre recours que l’acharnement thérapeutique ou l’euthanasie, pourquoi ne pas plutôt prôner une troisième voie qui concentrerait les investissements et les efforts d’innovation sur les soins palliatifs.