Sur la question des fournitures d’armement à l’Ukraine, une large majorité des personnes interrogées (84,88%) est hostile à l’idée d’appuyer un gouvernement étranger pour alimenter une guerre qui ne nous concerne pas directement. Une quantité non négligeable (12,15%) estime que ce soutien est justifié, notamment à cause de l’agression de la Russie sur un État souverain situé aux portes de l’Union européenne.
Le soutien militaire de la France à l’Ukraine entre dans un contexte plus général où l’Occident entier se ligue contre la Russie devenue l’unique responsable du conflit ukrainien. Les pays impliqués dans ce conflit souhaitant éviter le plus possible une confrontation militaire directe pour empêcher une escalade ont privilégié l’idée d’apporter un maximum d’aide militaire à l’Ukraine. La France a notamment livré des camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm CAESAr aux forces ukrainiennes, ou encore des missiles Milan avec une formation à leur maniement prodiguée directement à des soldats ukrainiens en France. Il y a pourtant un véritable danger à soutenir ainsi le président Zelensky. En effet, plus nous apportons notre soutien, plus nous prolongeons ce conflit qui s’enlise inutilement avec toutes les conséquences négatives que cela comporte : les victimes de la guerre se multiplient, les raisons pour les Ukrainiens ou les Russes de haïr leur adversaire réciproque aussi, tandis que les réfugiés fuyant la guerre se ruent vers l’Union européenne déjà sous pression migratoire. Il faut ajouter à cette misère le fait qu’une grande part de notre prospérité économique dépend de la rapidité avec laquelle sera résolue cette guerre. En effet, l’arrêt des exportations de blé ukrainien et russe dans le monde commence à provoquer une véritable pénurie en Europe. Elle risque également d’alimenter les déplacements de populations africaines vers nos frontières. Enfin, l’embargo prévu sur le pétrole russe risque de nous priver de carburant au moment même où une pénurie d’énergie semble s’installer durablement sur notre territoire par la faute de nos dirigeants. Il est donc grand temps que nous arrêtions de nourrir cette guerre aux conséquences économiques néfastes.
Enfin, il convient d’aborder le problème du trafic d’armes que nous nourrissons malgré nous par notre soutien militaire. En effet, l’Ukraine constitue depuis la chute de l’URSS, l’un des principaux pays impliqués dans ce type de commerce illégal. Au cours des affrontements ayant eu lieu en 2014 entre les loyalistes ukrainiens et les séparatistes prorusses, une quantité massive d’armement a été importée des deux côtés. La stabilisation relative du conflit à partir de septembre 2014 a rendu un grand nombre d’armes superflues. Les prix ont donc baissé rendant le trafic plus accessible. Aujourd’hui, les réseaux de trafiquants sont déjà implantés en Ukraine depuis plusieurs années, tandis que de nouveaux flux massifs d’armement sont déversés par les forces de l’OTAN dans le pays pour aider les forces ukrainiennes. Une partie des fusils d’assaut atterrit d’ores et déjà sur le marché noir. La question se pose à l’avenir du sort des missiles antiaériens et antichars qui pourraient finir entre les mains d’organisations terroristes que nous combattons.
La France, et plus globalement l’Europe, n’a aucun intérêt à alimenter cette guerre plus longtemps. Nous devons donc prendre notre responsabilité, cesser les livraisons d’armes à l’Ukraine, et contribuer quoiqu’il en coûte au règlement pacifique du conflit. Ainsi, la France retrouvera son rôle de puissance d’équilibre, aidera à mettre fin aux misères humaines engendrées par cette guerre et s’épargnera les conséquences économiques désastreuses provoquées par ce conflit qui dure.