Emmanuel Macron avait promis à l’électorat conservateur, excédé par cinq années de hollandisme, qu’il ne ferait pas “du Hollande”. Il ne se servirait pas des sujets de société comme cache-sexe de sa nudité politique.
Emmanuel Macron avait promis à l’électorat conservateur, excédé par cinq années de hollandisme, qu’il ne ferait pas “du Hollande”. Il ne se servirait pas des sujets de société comme cache-sexe de sa nudité politique. Juré, craché : il ne toucherait pas aux sujets sociétaux. Il ne s’occuperait que d’économie. On a vu ce qu’il en était de cette promesse comme de toutes les autres. Le parjure a tant imprégné le macronisme que, cette fois-ci, la présidente de l’Assemblée nationale (plutôt que le Premier ministre) annonce le retour de l’euthanasie au Parlement pour la fin janvier.
De la PMA à l’euthanasie : la propagande LGBT en ordre de marche
Ainsi, nous aurons “tout eu” : mères porteuses, “PMA pour toutes”, manipulation de l’embryon humain, inscription de l’avortement dans la Constitution, déploiement de la propagande LGBT, et donc l’euthanasie.
On s’était réjoui – raisonnablement – de voir que la première victime de la dissolution de juin dernier était précisément le texte sur l’euthanasie. C’était compter sans la capacité de la “majorité” actuelle à passer du côté obscur de la faiblesse : celle qui nuit aux personnes parce qu’elle est incapable de les gouverner.
Alors, on devra répéter que l’inscription du droit de tuer dans la législation française constitue une transgression qui porte en germe la destruction de la société ; qu’elle est radicalement contraire à la déontologie médicale ; qu’aucune modalité, aucune procédure, aucun protocole ne pourra rendre bon et souhaitable un acte criminel ; que, de la même manière que nul ne dispose de ses biens propres au point de pouvoir en priver ses héritiers, nul ne dispose entièrement de sa propre vie.
Et pourtant ce texte sera débattu à l’Assemblée nationale cet hiver. Il paraît que la loi serait attendue en trépignant par une opinion publique qui ne s’inquiète que de ça. Qui croira cette baliverne ? Comme si le Parlement français n’avait pas d’autres choses à faire ! Comme si le fiasco du débat budgétaire ne devait pas l’inviter à examiner de près la bonne manière de réduire nos dépenses publiques ! Comme si la situation internationale ‘exigeait pas de trouver les meilleurs moyens de retirer immédiatement la France du bourbier ukrainien ! Comme si les 60 000 fermetures d’entreprise enregistrées depuis douze mois n’étaient pas un sujet de préoccupation ! Comme s’il n’y avait pas d’autres urgences de santé publique que de débattre de l’euthanasie !
Évidemment, les conditions dans lesquelles se déroule la fin de vie en France doivent être améliorées : on attend, avec une vraie impatience, le développement et l’implantation solides des soins palliatifs, seule manière de traiter en douceur et avec dignité la fin d’une existence très affaiblie ou très esquintée. Voilà ce dont la France a besoin : elle n’a certainement pas besoin de l’euthanasie.
Emmanuel Macron, l’anticlérical ?
Plutôt que d’aller à la cérémonie de réouverture de Notre-Dame, le pape François se rendrait à Ajaccio la semaine suivante. Cela irrite l’Élysée. Mais comment ne pas comprendre que le pape n’ait aucune envie d’entendre un discours d’Emmanuel Macron – qu’un chef de l’État n’a d’ailleurs pas le droit de prononcer dans l’enceinte de Notre-Dame – surtout si c’est pour nous faire subir les mêmes sornettes qu’au Collège des Bernardins au printemps 2018.
Macron ne peut pas se plaindre de prendre sans cesse les enfants du bon Dieu (c’est-à-dire nous tous) pour des canards sauvages, en n’ayant de cesse que de leur tirer dessus par lois mortifères interposées.